Grippe aviaire La première zone industrielle du sud sous surveillance
La plus grande zone industrielle des Bouches-du-Rhône (sud de la France), à l'ouest de l'étang de Berre, est sous surveillance depuis dimanche, après l'annonce de la découverte du virus H5N1 sur un cygne mort sur la commune de Saint-Mitre-les-Remparts.
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La circulation est interdite sur un rayon de trois kilomètres autour des étangs, sauf pour les riverains et les cars de ramassage scolaire tandis que dans un rayon de dix kilomètres les forces de l'ordre peuvent contrôler tout véhicule pour vérifier qu'il ne transporte pas de volailles. Vingt-cinq CRS, sur sept points de contrôle, ont été déployés pour bloquer les routes et chemins de terre qui mènent à l'étang du Pourra, à Saint-Mitre, où a été découvert le cygne malade le 25 février, mais aussi tout autour de trois étangs proches.
La préfecture des Bouches-du-Rhône a ouvert lundi une cellule d'information du public, joignable de 9H00 à 17H00 au 0 811 000 613. Malgré ces mesures de sécurité, la circulation était très fluide lundi dans cette zone tandis qu'un représentant des forces de l'ordre admettait que le dispositif n'était pas "imperméable à 100%". Outre les routes, de nombreux chemins de terre, bien connus des randonneurs à pied comme à cheval, mènent au Pourra et aux autres étangs.
Le petit bout de campagne et de forêt autour du Pourra -situé à vol d'oiseau de centres urbains importants (Martigues, Istres, Fos-sur-Mer) et de la zone industrielle de Fos-sur-Mer, qui comptent au total quelque 100.000 habitants- n'abrite qu'une dizaine de propriétés, dont celle de Jean-Pierre Galvez venu réclamer lundi des laissez-passer pour lui et sa famille à la mairie de Saint-Mitre. M. Galvez, retraité, élève en plein air une cinquantaine de poules, canards et oies ainsi que quelques chevaux. Il va devoir les confiner et trouver une solution pour les nourrir en toute sécurité. "Je n'en fais pas une psychose mais il vaut mieux prendre ses précautions pour ne pas me trouver dans l'embarras", dit-il, fataliste.
D'autres habitants de la commune se montrent plus inquiets. Selon une officier d'état-civil de la mairie de Saint-Mitre, une trentaine de personnes sont venues à la mairie dans la matinée pour déclarer quelques volailles et pour certains, demander une solution pour s'en débarrasser "Je leur ai dit de les manger et qu'en aucun cas ils n'avaient le droit de les transporter", explique Anne-Marie Pigache.
Les mairies des villes avoisinantes, qui s'attendent tôt ou tard à découvrir un cas de H5N1 sur leur commune, ont aussi pris leurs précautions. Le maire d'Istres Michel Caillat a indiqué avoir demandé à tous ses services municipaux -voiries, nettoiement, transports- de se montrer vigilants. Les sorties scolaires au bord des plans d'eau y ont été suspendues, tout comme à Fos-sur-Mer. "Fos se retrouve toute entière dans la zone de surveillance et de protection" nécessaires pour prévenir la propagation de la grippe aviaire et elle est donc soumise à des mesures de "prudence", a déclaré le maire de Fos, René Raimondi (PS).
La promenade autour des étangs situés sur la commune est interdite, tout comme les activités nautiques, et des patrouilles du Comité communal feux de forêt et des garde-chasses ont été chargés de repérer les oisaux morts. La direction départementale des services vétérinaires des Bouches-du-Rhône, deuxième département touché part la grippe aviaire en France, a transmis pour analyse des échantillons de 47 oiseaux retrouvés morts depuis une dizaine de jours, au laboratoire spécialisé dans la détection du virus H5N1 situé dans l'Ain. Selon Jean Lessirard, directeur départemental des services vétérinaires, "d'ici la fin de la semaine, on aura des informations sur la diffusion du virus".
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